Lettre indécente

26 mars 2009

" C'est toi qu'il me faut, et aucune autre! "
Voilà ce que tu m'as chuchoté, tout en me caressant délicatement, perdus toi et moi au milieu de la foule, quelque part à Genève. C'était il y a vingt-trois jours exactement.
Notre première rencontre.
Notre premier feu, doucement brûlant comme ces heures d'été balayées par les derniers rayons du soleil avant qu'il ne plonge dans l'océan.
Tu errais parmi ces milliers d'êtres, la tête en ébullition de tout ce brouhaha incessant.
J'attendais, immobile, on-ne-sait-qui-on-ne-sait-quoi, comme égarée en plein coeur d'un phénoménal remue-ménage, oubliant la raison de ma présence en ce lieu hors-normes.
Qui de nous deux a remarqué l'autre le premier? On ne saurait dire!
La fusion a été quasi-instantanée, mon amour.
Tu t'es retourné et, sur l'instant, je n'ai vu que tes yeux, me rendant plus immobile que je ne l'étais déjà. Oubli total de ma vie passée. Amnésie instantanée que seul un coup de foudre peut produire.
On aurait dit que quelqu'un avait appuyé sur la touche PAUSE du monde et qu'il s'était arrêté net. Sensation que l'on vit -et je le crois maintenant- lorsque l'on rencontre LA personne avec qui l'on va passer le restant de nos jours.
Tu t'es approché de moi, sans dire un seul mot.
Mais ton coeur me parlait sans que tu ais à ouvrir la bouche.
Alors, tu as tourné autour de moi, laissant derrière toi les effluves de ton parfum et de ton désir. J'en étais chavirée. De nature impulsive, il a fallu que je joue de mes instincts pour les rendre plus souples.
Mais tout en moi vibrait.
Tu m'observait sur toutes les coutures, le regard brillant de fougue, le sourire satisfait et comblé de l'homme qui vient enfin de trouver ce dont il avait le plus besoin.
Tu te mis à me caresser, tout en retenue et tout en finesse pour ne pas me bousculer.
Je sentais la chaleur de tes mains, contenant tant bien que mal cet irrésistible bruit sourd et régulier qui voulait sortir de moi. Jamais encore je n'avais ressenti de telles sensations.
C'est alors que tu t'es penché plus avant. Et c'est comme si tout ton être entrait en moi. Des mots tendres effleurèrent tes lèvres; je les ai alors bus jusqu'à m'en rendre ivre.
" N'ais crainte, ma beauté, je saurai prendre soin de toi! " ...
" Je t'ai enfin trouvée! "...
" Toi et moi allons vivre une grande histoire! "
" Rien ni personne ne pourra intervenir entre nous! "
" Susurre-moi ce qui me rend fou! "
Et je me mis à ronronner.
Comme si tout ce qui me constitue se réveillait pour la première fois, faisant naître en moi des vibrations jusqu'alors inconnues.
Nos deux âmes se réunirent en une seule et unique.
Doux mélange de puissance et d'assurance, de dynamisme et de souplesse... de frisson et de passion fulgurante.
Ce jour-là, je ne l'oublierai jamais, mon tout beau.
Et j'attends avec impatience le jour où notre union sera officialisée. Ton nom, apposé à l'encre noire à côté du mien sur le papier blanc, est une attestation de ta promesse.
Dans soixante-dix jours, nous nous appartiendrons définitivement l'un à l'autre.
Et je n'ai qu'une hâte, mon amour. Celle de faire de toi le plus heureux et le plus comblé des hommes.
En toute modestie, je serai à même d'être à la hauteur de tes attentes.
Je me modulerai en fonction de tes humeurs.
Je me ferai vive de corps, quand je te sentirai dans l'urgence.
Je me ferai tendre d'esprit, quand je te sentirai serein.
Pose sur moi ta confiance! Et tu n'auras jamais à le regretter.
Je saurai réagir quand il le faut et à une vitesse dont tu es loin d'imaginer la rapidité.
Il n'y aura aucun dérapage. Car, malgré ma nature qui se veut parfois bestiale, tout en moi est sous contrôle.
Je te serai fidèle à jamais, mon amour.
J'en fais le serment.

P.

(P. pour la nouvelle Porsche 911GT3, amoureuse d'un milliardaire chanceux et bientôt acquéreur de ce véritable joyau, en avant-première du Salon de l'Automobile se déroulant en Suisse le 3 Mars dernier, et qui ne sera commercialisée qu'à partir de Mai)

Portrait de la Lady

§

M.B.
-Rennes-
2009