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Mary's blog
27 mars 2009

Serial Killer

   Tu t'es servi de moi pour les tuer!
   C'est horrible!
   C'est abominable!
   Et le pire, c'est que je n'ai rien pu faire pour t'en empêcher!
   C'est une abomination!
   Comment as-tu pu changer à ce point?
   Que s'est-il passé pour que, du jour au lendemain, tu changes complètement de comportement?
   Toi...
   ... que j'ai connu si doux lorsque, m'étreignant, tu soupirais de bonheur!
   Toi...
   ... que j'ai senti si triste lorsque, ta tête calée entre mes rondeurs, tu expirais ton malheur!
   Toi...
   ... que j'ai perçu si fougueux et enjoué lorsque, me prenant par la taille, tu t'amusais à nous faire danser!
   Toi...
   ... et ton parfum qui s'emparait de chaque parcelle de mon âme!
   Toi...
   ... et son parfum à elle, pour commencer...
   ... et leurs parfums à elles, pour continuer!
   Et toutes, je dis bien TOUTES, je les acceptées sans me griser, sans me révolter de devoir te partager!
   Avec du recul, je pense que ce sont toutes ces effluves sucrées, toutes ses voix trop mielleuses qui ont eu raison de ta décadence!
   Mais tu ne m'entends pas! Tu fais la sourde oreille! Bien sûr, Môssieur fait dans la simplicité et se voile la face! Le pire, c'est que tu ne t'en rends même pas compte! Serais-tu capable de me dire à partir de quel moment tout a basculé?
   Non, bien sûr que non!
   Et moi non plus d'ailleurs, si ça peut te rassurer!
   Mais à quoi bon te dire tout ça! Il faut que je me fasse une raison, car je ne te reverrai jamais plus. Nous sommes responsables, toi et moi, de notre séparation.
   Toi... qui a dérapé en voulant m'utiliser encore une fois -la fois de trop- pour assouvir tes sombres desseins...
   Moi... qui t'ai filé entre les doigts après un fulgurant coup de poing qu'ELLE m'a balancé en pleine face...
   Toi... qui hurlait comme un fou-furieux, les mains posées sur tes yeux, dans l'air irrespirable et lacrymogènisé!
   Moi... qui gisait à terre, dans le coin de la chambre, me courbant de douleur.

   Et puis, tout est allé très vite. Trop vite.
   Les bruits de pas dans l'escalier - Les voix chuchotées derrière la porte qui vola en éclat - Les lumières aveuglantes - Leurs cris - Tes cris ...
   Ils t'ont emmené.
   Ils m'ont capturé.
   Ils nous ont désuni.

   Aujourd'hui, tout comme toi, je me retrouve dans un espace restreint. Mais, comparé à ta situation, moi on me traite plutôt bien.
   Oui, ce n'est pas ton cas, je le sais très bien.
   Sache quand même une chose: tout ceci, tu le mérites! Oui, je n'ai pas honte de le dire. Ces derniers temps, tu es resté sourd à mes désirs et mes ressentis. Mais la roue a tourné, vois-tu. Et en ma faveur, qui plus est!
   Parce que, là où tu es, tes chances de rencontrer quelqu'un d'aussi souple d'esprit que moi sont quasi-nulles, voir inexistantes.
   Et de ça, je n'en ai aucun doute.

   O.


(O., pour Oreiller d'un tueur en série -tueur qui le détenait pour complice de ses agissements- et qui coule désormais des jours heureux, dans le lieu secrètement gardé des pièces à conviction).

§

M.B.
-Rennes-
2009

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Commentaires
M
Oui, Mamoune a compris sans peine la définition du "O"!!!!!!!!!!!!C'est très clair!Et là le sac est Vidé.......Je me trompe?
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